samedi 9 juillet 2011

Je retourne (encore) ma veste


Exercice : Choisir un livre, un film, une pièce de théâtre, qu'on a vu ou lu.
En faire une critique très positive, puis extrêmement négative.

Laquelle est la vraie?


Laissez-vous emporter par le nouveau chef d’œuvre de Michael Haneke.

"On brouille les pistes, on change de point de vue, on passe à l’histoire suivante, on reste sur sa faim, on revient au départ, on ne trouve pas de solution, on se regarde, se soupçonne, et on se dit que le coupable n’est pas quelqu’un.
Car ce scénario, finalement, nous invite à chercher un coupable. Mais pas à le trouver.
Après quelques instants, notre attention est détournée.
Et puis on comprend.
Tout cela n’est qu’une excuse.

Trop souvent critiqué, jusqu’à être qualifié de « cinéaste du mal », Michael Haneke revient malgré tout à la charge, intarissable, et nous donne a voir une nouvelle fois l’ampleur de son talent par la maîtrise simultanée des images, du scénario, des dialogues et de la musique.
Mais cette fois la violence qu’on ne cesse de lui reprocher « ne se voit pas ».

Le choix des acteurs est, quant à lui, irréprochable.
L’expressivité de chacun de leurs visages est accentué par la force silencieuse du noir et blanc, et la lenteur des scènes.
Le tout est d’une beauté frappante, et donne dès les premières images toute leur force au film, en plus de le rendre crédible.
Mais le choix d’un film en nuances de gris renforce aussi l’étouffement des sentiments et des pulsions infligées implicitement à tous les personnages.

Prenez un petit espace privé. Un village par exemple.
Prenez un petit village allemand, en 1913.
Mettez-y un médecin, un instituteur, un baron, un pasteur, des paysans, et des écoliers. Resserrez bien le tout, étouffez presque ce petit monde.
Soumettez chaque individu à l’ordre, qu’il soit familial, social ou religieux.
Extrapolez à l’infini.
Voici le monde.

Un semblant de déroulement logique, et une absence de morale clairement exprimée permettent à chacun une libre interpretation de ce long métrage, avec juste à l’horizon, une réflexion suggérée sur le mal et ses racines.

Certains verront dans ce film une explication à la naissance du nazisme, d’autres une dénonciation d’une éducation souvent stricte.
Je vous pose la question : Vous voulez voir du vrai ? Ne manquez pas le Ruban blanc."

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