samedi 9 juillet 2011

Nostalgie


Nostalgie de quand j'étais plus petite, plus bête, plus méchante, plus spontanée, ... moins grande.
Nostalgie de quand je pouvais me glisser le lit chaud des parents et que, surtout, j'avais le corps qui s'y prêtait. Petit corps frêle et fragile, corps qu'on serre fort et corps qu'on soulève, qu'on chatouille et qu'on embrasse.


Nostalgie de ne plus pouvoir parler. Les paroles ou réflexions autrefois spontanées, tellement vraies, ont laissé leur place à des mots réfléchis, programmés, à des phrases toutes faites, des proverbes, des choses entendues et répétées. Les regrets de ne plus pouvoir dire ce qu'on a à dire parce que "quand c'est petit c'est mignon", ou que "la vérité sort de la bouche des enfants". Bref, quand t'es grand t'as plus rien à dire sauf si tout est passé par la case "censure".


Nostalgie de cet amour complice entre frère et sœur. On s'aimait parce qu'on voyait l'autre comme son semblable, qu'on aimait la vie ensemble, on aimait se blesser et se retrouver, parce que justement, on SAVAIT qu'on se retrouverai. Aujourd'hui, rien n'est moins sûr. La difficulté et la douleur que nous endurons de ne plus nous comprendre, et les regards si creux que nous nous échangeons à présent, nous amènent inexorablement à ne plus nous aimer.


Nostalgie de l'illusion. Celle de croire, trop longtemps, que Ma Maison était Disney World. Que mes parents s'aimaient pour l'éternité, que les jeux avec mon frère étaient les plus drôles qui existaient, que je serai toujours récompensée pour le bien que je ferais, que nous étions riches et intelligents, et qu'un jour le prince charmant jetterai un petit caillou sur ma fenêtre pour me proposer d'aller recommencer le même topo dans une contrée éloignée...

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