samedi 9 juillet 2011

Le Café des Rêves


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Toutes les trois semaines, une vingtaine d'individus se retrouve au café de Paris, à dix-neuf heures. Certains se connaissent déjà, d'autres se croisent pour la première fois.

Marius, chargé de communication à la maison Folie de Moulins, anime la soirée. Jusque vingt et une heure, ce petit groupe va échanger autour d'un centre d'intérêt qu'il a en commun: le rêve.

Pourtant, cet endroit n'a rien d'onirique. Un café comme il en existe des centaines d'autres. Le bruit des tasses et des verres qui se cognent, des chaises qu'on déplace, et des hommes qui rient ou débattent à haute voix de sujets divers, a tendance a dédramatiser le sujet que l'on s'apprête à aborder. En dépit de cela, l'endroit est plutôt sombre, tout au moins mal éclairé malgré les nombreuses fenêtres: sans doute à cause des murs de briques rouges et du bois foncé qui compose le mobilier du café. De nombreux supports sont suspendus aux murs: reproductions de tableaux célèbres, caricatures, tableaux avec le plat du jour noté à la craie. Ces choses que l'on aurait sans doute trouvées ridicules ou désuètes dans un autre contexte, deviennent tout à coup étranges, presque même inquiétantes

Il est dix-huit heures cinquante, Marius est déjà au fond du café. Dans sa veste rouge qu'il a l'habitude de porter, il relit ses quelques fiches, peaufine son travail pour s'assurer que, bien que le sujet soit quelque peu irrationnel, son intervention tienne la route. Les premiers participants du café des rêves prennent place autour de lui. Quelques minutes plus tard, tout le monde est installé, avec une bière ou un chocolat chaud, et s'apprête à plonger dans un univers où chacun s'aventure, en principe, la nuit.

« Tout le monde rêve » démarre Marius. « A partir du moment où l'on a dormi plus d'une heure et trente minutes, on est certain d'avoir rêvé ». Avec beaucoup de conviction, mais surtout de sincérité, il expose les quelques principes que se doivent de respecter tous ceux qui désirent partager ce moment avec les autres. « Ici, on n'interprète pas, on ne trouve pas de réponses a ses rêves, rien d'occulte ou de paranormal; juste un débat que je suis ici pour gérer ou modérer si besoin, des connaissances que je vous apporterai au sujet du rêve dans d'autres culture que la culture occidentale, et puis aussi, une occasion de rencontrer d'autres personnes, venues d'autres milieux, mais unies par cette même fascination ou curiosité pour ces suite d'images animées et souvent absurdes que nous rencontrons plus ou moins fréquemment pendant notre sommeil ». C'est librement que chacun intervient, amène sa pierre à l'édifice pour tenter de proposer aux autres des pistes de réflexions, des ouvertures sur de nouvelles idées, ou juste son expérience qu'il a envie de partager...

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